Marché des fréquences : quels enjeux pour les opérateurs ?
Utilisées sur le marché de la téléphonie mobile, les blocs de fréquences permettent notamment les échanges de données en 2G, 3G, 4G et 5G. L’ouverture, à la fin de l’année 2015, de la bande de fréquence de 3500 Mhz est un enjeu considérable pour les opérateurs mobiles avec e déploiement rapide de la 5G.
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09 75 18 80 51Le marché des fréquences en 2022
Les fréquences 800 MHz et 2 600 MHz
Avec l’arrivée de la 4G sur mobile en France fin 2011, l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes) a attribué aux opérateurs les bandes de fréquences des 800 MHz et des 2 600 MHz.
Néanmoins, les opérateurs avaient également la possibilité de réutiliser la bande de fréquence des 1 800 MHz, ces dernières étant déjà connues et utilisées pour la 2G. C’est donc cette bande de fréquence qui a été privilégiée au début car elle était la plus utilisée fin 2012.
La bande de fréquences 700 MHz
La bande de fréquences 700 MHz est la principale bande de fréquence 4G ouverte aux opérateurs mobiles par l’Etat. Il s’agit d’une des bandes de fréquences aussi utilisées par la TNT (Télévision Numérique Terrestre). Celle-ci comprend les fréquences 703-733 MHz ainsi que les fréquences 758-788 MHz.
Suite à une décision mondiale prise en 2012, ces fréquences ont été progressivement transférées aux opérateurs de téléphonie mobile pour la 4G LTE. Ces fréquences ont donc été allouées aux opérateurs mobiles de 2015 à 2019.
Les enjeux du marché des fréquences
La bande de fréquences 700 MHz présente trois enjeux majeurs pour les opérateurs mobiles :
- un enjeu de couverture et de données,
- un enjeu financier.
De plus, le marché des fréquences ne se limite pas à la bande 700MHz. En effet, pour les opérateurs, d’autres fréquences, déjà utilisées, représentent également un enjeu de développement technologique.
La couverture 4G, un enjeu d’importance
La principale raison de l’accession des opérateurs mobiles à la bande 700 MHz vient du fait que les fréquences basses de la bande 700 MHz possèdent des caractéristiques physiques leur conférant une grande qualité de propagation. Cela permet de diffuser un signal sur une grande distance. Ces caractéristiques sont particulièrement adaptées à la couverture des zones rurales, qui sont maintenant bien couvertes par les réseaux 4G, ainsi qu’à la pénétration dudit signal dans l’intérieur des bâtiments.
Un autre avantage non négligeable de l’ouverture de la bande 700 MHz découle de l’augmentation constante du volume de données consommées sur téléphone mobile et clés internet. En effet, en trois ans, cette consommation a été multipliée par 5.
Or, ce volume de données n’est pas simple à écouler, et l’ouverture de la bande de fréquences 700 MHz, permettra d’éviter un phénomène de goulet d’étranglement en augmentant la capacité de volume de données consommées.
Un enjeu financier pour le développement des réseaux mobiles
En 2011, lors de la vente de fréquences pouvant supporter la 4G, la communauté des opérateurs mobiles avait dépensé plus de 3,5 milliards d’euros pour y accéder. Orange estime même que ces fréquences seraient suffisantes pour une dizaine d’années et, par conséquent, que la bande de 700 MHz n’est pas forcément une priorité.
Néanmoins l’opérateur ne compte pas laisser de côté cette bande de fréquences, surtout pour être certain de bénéficier d’une meilleure couverture du réseau, grâce aux caractéristiques de la bande de fréquences 700 MHz. Même son de cloche chez SFR qui a dépensé ces derniers mois plus de 20 milliards d'euros pour racheter des opérateurs, notamment SFR. Bouygues est également dans cette optique. En effet, l’opérateur est en pleine restructuration et bénéficie déjà d’un très bon réseau 4G.
Étant arrivé sur le marché de la téléphonie après ses trois principaux concurrents (Orange, SFR et Bouygues), Free possède un réseau 4G légèrement inférieur aux trois autres opérateurs mobiles. La bande de fréquences 700 MHz a été pour lui l’occasion de développer significativement son réseau 4G, et il couvre désormais 86% du territoire à la fin de l'année 2020.
Néanmoins, il est important de noter que, bien que l’attribution des nouvelles fréquences n’ait pas encore commencé, plus de deux milliards d'euros de recettes sont d'ores et déjà prévus par l’Etat et ont été inclus dans le projet de loi de finances 2020. Cela signifie que la vente aux enchères de cette bande de fréquence risque de coûter, aux opérateurs, bien plus que cela.
La bande de fréquence de 1 800 MHz, un enjeu technologique
Toutefois, si la bande de 700 MHz semblait attirer toute l’attention, il ne faut pas oublier une autre bande de fréquences qui permet de faire passer la 4G ainsi que d’autres données mobiles.
En effet, la bande 1 800 MHz, utilisée plusieurs années durant pour la 2G et la 3G permet également de faire passer la 4G. De plus, les blocs de fréquences de 1800 MHz ont été ouverts à toutes les technologies pour tous les opérateurs, dès le 25 mai 2016 et sans surcoût.
Ainsi cette bande de fréquence devint un réel enjeu auprès des opérateurs mobiles pour développer leur réseau 4G. Cela fut d’autant plus vrai pour des opérateurs comme Free, dont le réseau 4G couvrait à peine 30 % de la population en 2015.
Enfin, l’ARCEP a même émis l’idée de couper purement et simplement la 2G et la 3G sur la bande de fréquence de 1 800 MHz afin de favoriser l’expansion de la 4G.
La bande de fréquence 3 500Mhz, majeure étape pour la 5G
La 5G est déployée sur sur les bandes 700 Mhz et 2100 Mhz mais c'est surtout la bande 3 500 Mhz qui a été attribuée pour le lancement du réseau mobile 5G en France. C'est l'ARCEP qui, en 2017, a décidé de fixer cette bande de fréquence pour le développement du dernier réseau mobile existant.
Plus précisément, la plage de fréquence 3460 à 3800 Mhz est celle délimitée pour y développer la 5G. On compte en 2022 un peu moins de 10000 antennes 5G fonctionnant sur la fréquence 3,5 Ghz.
Des retards dans les réaménagements des bandes de fréquence
En Février 2018 a été annoncé des changements de date des réaménagements de fréquences concernant la bande de 700 Mhz. Ainsi, certaines phases du réaménagement ont été reportées de quelques semaines. Toutefois, cette décision n'a remis en cause ni le principe du transfert de la bande 700 Mhz vers les services du très haut débit mobile, ni l'échéance de ce transfert qui fut fixé au 30 juin 2019. On n'observa pas non plus de conséquence sur le calendrier de mise à disposition de la bande pour les opérateurs de téléphonie mobile dans les zones considérées.