L'armée américaine réinvente internet
L'armée américaine avait mis au point internet il y a une quarantaine d'années, aujourd'hui elle est en train de mettre au point un nouvel internet qui permettra aux troupes américaines de communiquer entre elles plus facilement et avec plus de sécurité, a affirmé samedi le New York Times.Le nouveau système baptisé GIG (Global Information Grid ou Réseau d'information général) a été conçu il y a six ans et les premiers essais ont eu lieu il y a six semaines. Le GIG devrait devenir opérationnel d'ici une vingtaine d'années. Le coût du projet est estimé à 200 milliards de dollars au cours des dix prochaines années.
Alors que certains s'élèvent déjà contre le coût jugé excessif de ce projet, d'autres, affirme le New York Times, estiment que le GIG constituera à terme l'arme la plus puissante de l'arsenal américain.
Le but du GIG est de donner aux responsables sur les théâtres d'opérations l'équivalent de "l'oeil de Dieu", n'hésitent pas à affirmer les avocats du projet.
Tous les soldats pourront disposer d'"une image complète du champ de bataille, une vue de l'oeil de Dieu" sur le terrain, a ainsi indiqué Robert Stevens, un directeur du groupe américain de défense Lockheed Martin qui participe au projet.
Le GIG fournira des images mais aussi toutes les informations disponibles des différentes agences de renseignement civiles et militaires américaines sur l'ennemi ou le terrain, la météo. Le système devrait également fournir quasi instantanément des stratagèmes et des plans pour battre l'ennemi selon son attitude ou sa position à un moment donné.
Le GIG "permettra à des Marines dans leur véhicule blindé sur un terrain lointain, au milieu d'un orage, d'ouvrir leur ordinateur portable, de demander une imagerie de satellites espions et d'obtenir ce qu'ils cherchent en quelques secondes", a affirmé de son côté à des membres du Congrès, Peter Teets, sous-secrétaire américain chargé de l'armée de l'air.
Mais Vint Cerf, un des créateurs d'internet et consultant du Pentagone sur cette question, est plus sceptique. "J'aimerais être certain que nous travaillons sur quelque chose de réaliste et non sur une hallucination", a-t-il dit au New York Times.