Neuf journalistes internautes iraniens libérés

TEHERAN, 10 nov (AFP) - Neuf internautes iraniens, arrêtés ces derniers mois pour leurs activités journalistiques, viennent d'être libérés, a déclaré le porte-parole de la justice, Jamal Karimi-Rad, cité mercredi par la presse.

"Neuf d'entre eux (journalistes et techniciens) ont été libérés et deux ou trois autres le seront ces prochains jours", a déclaré M. Karimi-Rad qui a identifié huit d'entre eux par leur seul nom: Ghaderpour, Saani, Kamrava, Ghadamchi, Javadi, Ghavidel, Akhavan et Balouchestani.

"Mais l'arrestation de deux nouveaux accusés a retardé le procès", déjà annoncé récemment comme prochain, a-t-il ajouté.

La justice ultra-conservatrice est engagée depuis plusieurs semaines dans une opération de contrôle d'internet, un des moyens d'information privilégiés par les Iraniens. Une vingtaine de journalistes et de techniciens ont été arrêtés, dont, depuis fin octobre, deux femmes.

Mahboubeh Abbasgholizadeh, journaliste et activiste, a été arrêtée le 1er novembre à son retour de Londres où elle avait pris part au Forum social européen, a indiqué son avocat, Mohammad Seifzadeh. Fereshteh Ghazi a été arrêtée le 28 octobre à cause de ses articles sur les droits des femmes, publiés sur internet, selon la presse.

La justice fait aussi bloquer ou filtrer l'accès à des dizaines de sites.

Le 12 octobre, le porte-parole de la justice a annoncé que le procès des journalistes arrêtés aurait lieu "prochainement", pour "propagande contre le régime, action contre la sécurité nationale, tentative de trouble à l'ordre public et insultes aux valeurs religieuses".

Le procès de Saeed Motallebi, un père accusé d'avoir aidé son fils à ouvrir son propre site, Sina Motallebi, à fuire le pays est programmé le 16 novembre, a rapporté mercredi le quotidien Shargh.

L'organisation américaine Human Rights Watch a dénoncé mardi une vague de censure d'internet en Iran, destinée selon elle à paralyser l'expansion de l'activisme civique.

Selon Human Rights Watch, les autorités s'en prennent de préférence aux journalistes et aux techniciens d'internet plutôt qu'à des dirigeants politiques hauts placés se trouvant derrière les sites.

Selon le quotidien gouvernemental Iran citant une source judiciaire, cinquante dossiers sont ouverts à Téhéran pour des délits de presse à la suite de plaintes contre des directeurs de journaux.
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